Les Fables de la Carrière - 1 - Le panier.

Le panier.

Un Maître-Carrier, dans son atelier, se morfond.
Car ses ouvriers, ces sacrés poltrons, ces cossards.
N'aiment que la bibine, fromages bien faits, saucissons.
Á l'oisiveté, toujours à trinquer, bien fort tard.

Il est cependant, temps de faire bosser ces soudards.
Le patron fulmine, vitupère et peste, et enrage.
En échafaudant un fort malicieux traquenard.
Demain la vermine, sera je le jure, à l'ouvrage.

-"Soyez prévenus, mes chers ouvriers, mon élite.
Pour vous remercier de votre travail, de l'effort.
Au fond d'la galerie, à l'heure de midi, vous invite.
Y aura du cochon, du fromage et puis des amphores."

Les pauvres blaireaux arrivent tout de go, en avance.
Virent un gros panier, au ventre replet de pitance.
Ils se mettent à rire, soulèveent le torchon dans la joie.
Mais ce qu'ils y virent, ciseaux et taillants et polkas...

La moralité : Si ton patron te remercie,
pour le travail fait, mais que tu n'as pas fourni.
C'est qu'il te prend pour une cloche,
y a surement anguilles SOUS ROCHES.

Jean De la Fontaine à Bière,
8,5 ème siècle.