Jeudi 24 Octobre (Déjà?!): "Remise à niveau!"

En préambule, il convient de souligner que le dimanche précédent ce jeudi, soit le 20, une visite d'un groupe de 19 personnes est venu visiter la carrière. C'est le Méticuleux qui fut maître de cérémonie, et selon ses dire, la visite s'est très bien déroulée, sauf pour un chauve. (...) Les visiteurs ont eu un sacré coup de foudre pour la carrière puisque l'éclairage "ras de sol" fait désormais sauter l'installation électrique dès lors qu'on veut l'allumer. Si du courant prend la fuite, le Briquetier le rattrapera.

Les carriers Brasseurs, avec le Briquetier, Gosier Pentu et le Boiteux sont arrivés les premiers. Ils se sont attaqués au rabotage et au traitement en règle de l'établi d'ébéniste au xylophène. Le Briquetier en a d'ailleurs profité pour se traiter les yeux au passage. De l'époxy à base d'acide viendra compléter ce remède de cheval si l'on veut pouvoir jouir longtemps de ce bel objet au sein de la carrière.
Le rabot en action!
 
Avant de s'engouffrer dans le dédale minéral, le Briquetier, toujours lui, a sollicité ses deux amis afin d'étalonner un niveau à bulle qui semble lui poser quelques soucis dans l'exercice de son métier d'auto entrepreneur. Le comptoir et un verre de Leffe ont confirmés que le niveau en question est disculpé en cas de malfaçon dans l'édification de la future muraille de Chine en Pologne. Le Briquetier à encaissé sans broncher. Un moment...   ...tout à fait Pagnolesque!


Deux niveaux contre un pour ne pas nier l'évidence...
 
Pendant que le Boiteux s'attelait à poursuivre le déblaiement du magasin, Gosier Pentu continuait la taille des pierres circulaires qui fermeront l'arrière du futur abreuvoir. Le Briquetier à d'abord commencé le bourrage d'un vide résiduel dans ce même secteur avant de finalement rejoindre Gosier Pentu dans la tâche. Keuf est arrivé, et s'est quand à lui, occupé de la fabrication de fameux chemins de fer. Lorsque le Méticuleux arrivât à son tour, il étoffa l'équipe des tailleurs. Certains étaient paraît-il, "payés à ne rien faire", et ce, depuis 6 heures le matin. Heureux veinards! C'est Paulo enfin, qui est arrivé filer la main au déblayage du magasin, sous le regard sévère du contremaître ouvrier  Briquetier qui, il faut le dire, n'eut pas beaucoup de cœur à l'ouvrage. C'est les vacances.
 
Gosier Pentu au premier plan.
 
Le Briquetier, en arrière plan.
 
Le carrier-ébéniste (Keuf) à droite.
 
Une véritable menuiserie en carrière.
 
Grâce à l'Epoxy, pour une fois, les maux de têtes ne viendront pas d'où l'on ne croit...
 
Tel un mur de briques, un chantier rapidement abandonné par le Briquetier...
 
Et d'un rang!
 
Et de deux!
 
Evolution du magasin.
 
Bien que très occupés par ces travaux du moments, nos amis se projettent tout de même dans les réalisations futures. De premières idées ont émergé sur le tableau blanc, certaines d'entre elles valant d'ailleurs un zéro pointé à leur auteur pour manque de rigueur dans la conception. Des repérages quand à la pierre disponible furent effectués. Le Méticuleux profita de cette session pour opérer un rattrapage des mauvaises notes obtenues à l'épreuve précédente.
 
Début des épreuves écrites!
 
Gare aux courants de fuite!
 
Enfin, la soirée s'acheva par le montage d'un chauffage soufflant, afin d'agrémenter les dures conditions de chantier. Le Briquetier, consciencieux jusqu'au bout, en profita pour y détecter un courant de fuite... Ce chauffage eu d'ailleurs le mérite de faire sauter, une fois encore, l'installation électrique, mais jusque dans la rue cette fois ci. Le four fît d'ailleurs une bonne frayeur au Briquetier qui crut en la mort de ce dernier. C'est en lisant la notice que le Briquetier aurait compris qu'il fallait le brancher pour le faire fonctionner, mais ça, c'est une autre histoire...
 
JPL, le 26 Octobre 2013.
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 


Jeudi 10 Octobre: souvenirs...

En matinée, le Boiteux est venu, enfin dirait le Briquetier, terminer de déblayer une des cellules du magasin. Peut-être la future brasserie?
 
Enfin!
 
En fin d'aprèm, Gosier Pentu est arrivé, puis, le Briquetier, et Keuf. Beaucoup d'idées ont germé pour les futurs aménagements du magasin, notamment des consolidations à venir. Il est probable que des murs de parpaings viendront prolonger les masses proprement dressées existantes: les étagères pourront y êtres adossées d'un côté, les établis de l'autre. Certes, les volumes seront un peu cassés, mais ceux-ci étant importants, il faut soutenir les ciels fissurés. Les 4 amis ont ensuite un peu poursuivis les travaux, et bien que courte, à 4, la séance fut productive!
 
Ca devient sérieux aux haguettes derrière le magasin...
 
Beaucoup reste à faire!
 
Lorsque le Méticuleux est arrivé, les carriers brasseurs ont filé visiter une carrière connue, qu'ils connaissait bien eux même, exceptionnellement rouverte en ce moment. Cette carrière est d'ailleurs fabuleuse à plus d'un titre: étendue, très vaste même, chargée d'histoire, représentant tous les styles d'exploitation à diverses époques, aménagements marqués par la guerre 39/45, pierre disponible, présence d'eau... Gosier Pentu y a fait une partie de ses armes, et c'est un peu le lieu ou certaines amitiés fortuites se sont nouées sans que les protagonistes d'alors ne s'en doutent à cet instant.
 
Le Briquetier à droite, toujours pensif dans les bons moments...
 
...tandis que le Méticuleux, tout sourire, pense toujours à prendre les bons outils!
 
Gosier Pentu se serait-il mit à l'eau??
 
Limpidité...
 
Après un bon casse croûte et une chouette ballade, nos amis sont repassés à la carrière Soulard, qui leur paru bien étroite tout à coup, mais ô combien sympathique et pleine de charme!
 
JPL, le 17 Octobre 2013.
 
 
 
 

 



Lundi 7, mardi 8 et mercredi 9: tir groupé!

Disposant d'un peu de temps libre, le boiteux à profité pour poursuivre, trop peu selon le Briquetier, de vider une partie du magasin. Divers bourrages sont ainsi complétés, dont celui près des bidons bleus au ciel menaçant, et au niveau des haguettes, juste derrière le magasin. C'est la double peine: pelleter pour déblayer, re-pelleter pour remblayer plus loin... Ainsi est le lot des carriers brasseurs amateurs!
 
 
"Vidage progressif..."
 
L'aménagement de la galerie près de l'entrée s'achève.
 
Comme d'habitude, les haguettes se remplissent progressivement.
 
 
On peut noter que de ce côté du magasin en cours de déblaiement, une jolie fissure, pour ne pas dire un karst, courre le long du ciel, celle ci s'élargissant sérieusement près du pilier de masse fissuré dont il fut précédemment évoqué . De beaux morceaux ont été purgés mardi, d'autres seront encore à faire tomber.
 
JPL, le 9 Octobre 2013.
 
 


Samedi 5 Octobre.

 
En cette matinée grise, quelques heures ont pu être volées par le Boiteux pour retirer moult brouettes de remblai au magasin. Le Briquetier se rendra t-il compte de l'avancée des travaux en son absence?
 
De l'espace grignoté...
 
...brouettes après brouettes.
 
Ce chantier, en plus d'agrandir l'espace (et c'est bien le but), remet à jour de la masse de pierre masquée depuis des centaines d'années, trahissant ainsi la présence de fissures sur les piliers qui nécessiteront d'importantes consolidations. Mais ça, c'est une autre histoire. En somme, si beaucoup a été fait, beaucoup reste à faire!
 
JPL, le 5 Octobre 2013.
 


Jeudi 3 octobre: retour sur le chemin de la carrière!

 
Après une bonne pause depuis le patrimoine, soit environ 3 semaines, c'était le retour pour les carriers brasseurs pour une nouvelle série de travaux. Le boiteux est arrivé en premier, pour poursuivre le déblaiement du magasin. Il fut vite rejoint par le Briquetier, heureux comme un charretier à la perspective des travaux futurs de son auto entreprise... Les produits issus du déblaiement qui nous intéresse à présent ont été conduits vers l'entrée, afin d'aménager proprement un bout de galerie terreuse avec présence disgracieuse de câbles électriques...
 
Une des "cellules" restant à déblayer: quelques mètres cubes en perspective...
 

"Vous ne vous rendez pas compte!"

Cette devise utilisée lors de chaque chantier lui paraissant insurmontable était aujourd'hui encore de mise pour le Briquetier. Lorsque Keuf arriva à son tour, ce sont 3 paires de bras en action qui eurent vite fait de débarrasser une bonne quantité de remblai. Lors d'une pause sur le chantier, ça discuta ferme syporex, et finalement, le briquetier s'est rendu compte de la liquidation judiciaire prématurée de son chantier à peine commencé... Un moment d'anthologie de plus dans les caves. A noter la réalisation "maison" de plusieurs chemins de fer par Keuf.
 
Keuf à la manœuvre.
 
Bout de galerie à aménager...
 
Le chantier avançait bien. Après le départ de Keuf, c'est une vieille connaissance qui vînt prêter ses bras à son tour quelques brouettes durant. Un banc de masse en pied plus que bienvenu à été découvert, il sera exploité pour fournir quelques pierres pour les chantiers futurs.
 
Gosier Pentu arriva pile à temps pour clôturer cette soirée de reprise placée sous le signe de l'efficacité.
 
 

Vendredi 4.

Durant une partie de l'après midi, le boiteux vînt en solitaire poursuivre l'ouvrage entamé la veille. Les remblais furent emmenés directement aux haguettes pour se simplifier la vie, et compenser ainsi l'absence des comparses de carrière.
 
Aux haguettes...
 
Belle percée!
 
L'avantage de ne pas se rendre compte de l'ampleur des travaux à réaliser, ces que ces derniers se font avec légèreté, insouciance, et finalement, ils avancent plus vite que prévus... La masse en pied découverte la veille va finalement se révéler être moins généreuse que prévu. En revanche, nul besoin d'être carrier averti pour voir l'état d'encombrement avancé du magasin, d'où l'intérêt accru des travaux d'aménagements en cours...
 
"T'y trouves tout!"
 
Une surface bien occupée!
 
Dehors, l'été jouait des prolongations, bien maigre compensation du fait de devoir s'extirper du calme des galeries souterraines. La suite bientôt!
 
JPL, le 4 Octobre 2013.

 

 




 



Lundi 30 Septembre

Sur proposition d'une connaissance du monde des carrières, le boiteux eu le plaisir de pouvoir visiter une carrière d'ordinaire fermée de tous accès. Hélas, le rendez-vous étant convenu en semaine, peu de carriers brasseurs ont pu faire le déplacement: ce n'est que partie remise!
 
La carrière est située dans une belle région de France, mise à mal par la folie meurtrière des hommes dont l'imagination est sans limites en ce domaine. Le chemin de crête fut durement disputé, notamment par les généraux jouant au "Risk" coutant la vie à 10% de la population active masculine de l'époque. Une génération sacrifiée sur l'autel de la bêtise humaine, dont nombre doivent aujourd'hui se retourner dans leur tombe s'il voyait l'état de la société actuelle. Bref...
 
Le gardien des lieux est à la tête d'une petite association. Rien ne bouge dans cette carrière classée monument historique, mais une parfaite connaissance des lieux, de son histoire, des vies qui les ont fréquentés, et une protection du site occupent fort bien cette équipe. L'entrée est superbement aménagée.
 
L'entrée, dont il fut fait usage de beaucoup de "récup'".
 
On descend par un ancien puits de ventilation et d'observation, seul accès demeurant aujourd'hui de 6 carrières (très anciennes) reliées entre elles par le percement de tunnels taillés dans la masse. Datant d'au moins du XVIII ème siècle, comme en atteste les nombreux graffitis laissés par les carriers, les vides furent exploités par piliers tournés de manière très irrégulière. Une ré-exploitation par grignotage des anciens piliers tournés mit à mal la stabilité des galeries par endroits. Un éboulement tua d'ailleurs deux carriers, père et fils, comme en témoigne le superbe graffiti leur rendant hommage. (Calvaires pleurant des larmes, crânes et pics de carriers unissant le père et le fils dans la mort) D'après notre guide, les corps furent laissés sur place, ce dont on peut quand même douter...
 
Cette carrière doit son grand attrait par le passage des soldats de la grande guerre. 1900 Allemands furent les premiers à occuper ces caves. La carrière fut rationnalisée, dans son tracé tout au moins, et vu le méphitisme de l'air, provoquant dysenteries et autres maladies, des puits de ventilations furent percés, un groupe électrogène installé.... De nombreux graffitis de ces soldats sont visibles, de même que des pierres tombales récupérées dans une maison dont les propriétaires les avaient réutilisées en dalles de sol après les avoir retournées... Des tombes étaient présentes en carrière.
 
Puis, les Français et les Américains occupèrent les lieux. Les graffitis et sculptures sont alors bien plus nombreux. Le passionné privilégié gardien du site connaît chacune des histoires correspondantes à ces milliers de noms, et c'est incroyable. Notamment celle de ces deux très jeunes Américains, dont les graffitis se font face, et qui sont aujourd'hui enterrés côte à côte dans un cimetière militaire de l'Argonne, tragique ironie du destin.L'émotion dans la voix, on sent alors les années de recherche, et surtout, la grande passion qui anime notre hôte. Hélas, quelques sculptures, probablement superbes, furent volées durant la période ou la carrière était encore ouverte. Mais de très nombreux magnifiques témoignages subsistent, et c'est tant mieux. Un étonnant "joyeux marmiton" est inscrit au ciel dans le secteur des cuisines. Poêlon d'Or avait-il des ancêtres en ces lieux?  Il règne d'ailleurs un capharnaüm incroyable dans les galeries: gamelles, bottes, gourdes, casques, obus (désarmés), et bien que "nettoyée" de tout ce qui pouvait être dangereux en 1947, il doit rester de quoi se faire exploser en fouillant un peu dans les remblais...  A noter qu'un éboulement massif empêche désormais l'accès à une partie importante du réseau qui doit renfermer bien des trésors, de même qu'un niveau inférieur lui aussi inaccessible, et dont on ne sait rien. 60 mètres plus bas passe un canal souterrain, qui fut asséché en 1917 pour servir d'hôpital souterrain.
 
La visite se termine par une longue litanie rendant hommage au Sergent Stubby, Rintintin lui même, et par un hommage envers tous les soldats passés par là. Plus que la passion, l'amour de ces lieux et de leur histoire ne fait aucun doute à présent.
 
Pour finir, on peut signaler que l'accès est fort bien protégé, mais malgré cela, des tentatives d'effraction sont régulièrement relevées, dont certaines ont parfois aboutis, notamment par des pilleurs de tombes des temps modernes dont l'abjecte appât d'un gain quelconque que pourrait rapporter ces vestiges semble effacer tout discernement. Comme quoi de tous ces grands conflits l'homme n'a aucune leçon à tirer...
 
 
 
JPL, le 2 Octobre 2013.