Le Maitre ouvrier, et la carrière de
bousin.
Un jeune tâcheron, parti faire la
noce.
Ayant pour idée, de boire son
salaire.
Avec les charrons, amis de
basse-fosse.
Les manouvriers, bardeurs et
compères.
Á la troisième pinte, tout le monde
se tait,
Un huppé cossu, a fait son entrée.
Réclame une absinthe, puis va
s'installer,
Visage inconnu, trop bien habillé.
Il y a des moments, rares, mais ça
ce peu,
Qu'une tache est plus propre, qu'là
où elle se trouve.
Ici, l'élégant, aux habits fort
soyeux,
Était une sorte, de prince dans un
bouge.
Le petit pierreux, s'approche du
richard,
-"Bonsoir cher monsieur, êtes
vous égaré?"
Êtes vous malheureux, êtes vous sans
espoirs?"
Venir en ce lieu, loin de votre
quartier?"
-"Non point, jeune carrier, Je
suis à ma place
Y'a pas si longtemps, j'étais un tâcheron.
Comme toi, mal payé, mais j'ai eu
l'audace.
D'être indépendant, d'être mon
patron!"
« Je cherche un carrier, pour
une bonne affaire,
Un homme courageux, qui souhaite
réussir,
Un homme ambitieux, qui veut
devenir,
Le maître-carrier d'une carrière de
pierre... »
« La pierre qu’on y tire, est
tellement si bonne,
Si pure et si dure, vendue à prix
d’or,
Qu’elle sert à bâtir, fabuleuses
colonnes,
Incroyables murs, faramineux forts. »
« J’en ai sorti tant, que me
voila maître,
J’ai assez d’argent, loué soi le
sort,
Je veux maintenant, prendre ma retraite,
Vendre sur le champ, transmettre mon
trésor. »
Le jeune sent l'aubaine, c'est
inespéré,
Un
maître-carrier ! Quelle belle promotion !
Les autres à la peine, je
regarderais,
Mes manouvriers, mon exploitation.
-« monsieur le rupin, soyez
assurés,
Que de tous ici, je suis le plus
apte,
Le plus dégourdi, pour conclure ce
pacte.
Mon oncle Sébastin, le
confirmerais. »
-« Ma fois pourquoi pas,
combien avez-vous ?
-j’ai tout mon salaire, mes économies,
Une bourse grosse comme ça ! ça en fait des sous.
Et ma conseillère, peu m’faire un
crédit. »
-« Cela fera l’affaire, signons
les papiers,
J’les ais dans ma poche, ils sont
déjà prêts. »
Ainsi ils signèrent, une croix à
tracé,
Puis la bourse en poche, donna à
regret…
Le lendemain matin, à potron-minet,
Le jeune Maître-carrier, Se rendit à
pied,
Á l’adresse notée, sur l’acte signé,
La veille en soirée, à l’estaminet.
-« Où ça peu bien être, ce Vitard-sur-Isle ?
C’est pas étonnant, qu’j’ai pas
entendu,
Parlé de c’te pierre, qui en vaut
dix mille.
En partant maintenant, ce soir
j’srais rendu ! »
Une fois arrivé, le pauvre Pierreux,
C’est mis à crier, « espèce
d’argousin ! »
Car en fait de pierre, c’est
vraiment affreux,
Cette carrière de pierre, n’étais
qu’du bousin !
La moralité, car il y en a une,
quand mots de velours, te poussent à
saisir,
Une poule aux œufs d’or, ou même la
lune,
On gagne toujours, à bien réfléchir.
-"Le Cercle des Carriers Disparus"-
carpe diem , bibemus cervisiam.
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