Journée carrières! (et troglos...)
Cette journée était annoncée comme la plus chaude, et c'était vrai. Le boiteux et les bavards n'eurent que quelques pas à faire pour aller du troglo à Nanard et Vero pour rejoindre une carrière toute proche. L'entrée est située au delà d'une grande place ou était stocké le fumier de cheval: une ancienne champignonnière donc. (Commencée à être visitée hier à la lueur d'un téléphone portable...)
L'entrée en bouche de la carrière.
Les premières parties de la carrière, comme souvent, sont très anciennes, en partie ravagées par des fontis venus à jour. Des appareillages et des aménagements sommaires témoignent d'une occupation pour habitation probablement ancienne.
Détails d'un linteau appareillé et de ses sommiers pour inspirer les carriers brasseurs...
Hélas, n'étant équipés que d'un téléphone pour réaliser des photos, il ne fut pas possible d'en prendre en souterrain, ce genre d'appareil trouvant vite ses limites pour ce genre d'exercice. (Grrrhh!!)
Vestiges d'occupation d'habitat.
La carrière est normalement fermée par des grilles, sciées, et une solide porte, dont le cadenas semble avoir été coupé il y a belle lurette. Une imposante chaudière trônait dans le secteur dont seule l'immense cuve à fuel demeure en place. La galerie principale est rectiligne, taillée dans la masse, vite occupée sur toute sa largeur par un édifice en béton imposant: une pente douce permettant de gagner un étage supérieur. Aucun doute, c'est une carrière à piliers tournés. L'étage supérieur comporte grosso modo deux galeries principales parallèles, reliées entre elles de temps à autre par des transversales. De petites galeries sans issues partent à droite et à gauche, mais s'arrêtent très vite. Les carrières de tuffeau n'échappent pas à la règle de celles de calcaire que nous connaissons mieux: nombreux déchets d'exploitation, remblais de pieds, gravats, jonchent certaines galeries. On arrive très vite au fond de l'exploitation taillée au pic. L'élévation soudaine de la température trahit la présence d'un puits d'aération: le fond est atteint. Nous sommes à une quinzaine de mètres de profondeur sous un territoire occupé par les vignes. Plus de vestiges de la culture des champignons, si ce ne sont de nombreux tableaux de la cueillette des champignons.
Pas de crayon? Noir de fumée et un clou suffisent à noter les cueillettes!
Nanard, qui connaît le secteur comme sa poche, avait prévenu: un tailleur de pierres avait extrait quelques pierres il y a peu. En effet, deux bouts de galeries modernes se distinguent du reste du réseau.
Front de taille plus moderne.
De retour au niveau de la pente douce, le boiteux et sa tribu se faufilèrent entre celle-ci et le bord de la galerie pour gagner l'étage inférieur. Ce dernier est beaucoup moins étendu que l'étage du dessus, mais offre des volumes plus importants. De nombreux gravats jonchent le sol, un puits à eau peu se révéler être un piège au visiteur distrait.
Conclusion: petite carrière, beau recouvrement, assez monotone cependant.
Retour dans la fournaise extérieure...
Repérage d'autres entrées...
Il aura suffit de franchir un stop routier, pour 150 mètres plus loin, découvrir deux entrées de carrières supplémentaires, côtes à côtes. Les grilles sont fermées, mais, deux barreaux de l'une d'entre elles sont écartés. Le boiteux tentera le passage ultérieurement...
Le boiteux parviendra t-il à se faufiler entre les barreaux écartés, en bas à droite?
Ces deux entrées doivent former un seul et même réseau.
Le paradis de Nanard...
Toujours dans le même périmètre, Nanard à acquis un ensemble troglodytique très ancien pour une somme modique. (C'est ce qu'on dirait par chez nous!...) Beaucoup de travaux en perspective pour ses vieux jours, cette habitation était encore occupée il y a peu paraît-il. C'est d'ailleurs la succession de l'occupant décédé qui permit cette transaction.
Troglo à gauche, caves à droite!
L'incontournable cheminée, et le râtelier à fusil au dessus!
Les "3 chwos" à Nanard ont désormais trouvé refuge...
Des carrières gigantesques!
Direction les bords de Loire. Une chouette route reliant une ville aux consonances Italiennes à la capitale de l'équitation militaire promène son goudron entre le fleuve et un coteau ravagée par les caves, les troglos et les carrières. De nombreux villages ou lieudits tous plus charmants les uns que les autres, dévoilent un patrimoine exceptionnel à qui sait en observer les détails. La région fut longtemps la Mecque de la production de champignons comme nous allons bientôt le découvrir...
Une entrée de carrière découverte la veille était au programme de l'expédition. Trois barreaux sciés il y a probablement longtemps permettait un passage sportif. Un ruisseau d'eau claire et glacée sortait de la carrière pour se jeter dans la Loire.
L'entrée en question.
La bavarde en action...
En avant!
Comprenant de suite qu'ils avaient à faire à un réseau sérieux, la petite équipée choisit de parcourir les extrémités côté gauche de la carrière pour tenter d'en faire le tour, et surtout, de ne pas s'y perdre! Les galeries sont bien noircies, en raison d'une utilisation intensive d'engins mécanisés durant l'exploitation en champignonnière des lieux. La galerie empruntée laisse quelques culs de sacs à gauche, et de nombreux accès aux caves de cultures à droite. Ces caves sont d'ailleurs très nombreuses, numérotées et nommées. Très vite, une autre entrée est rejointe, elle aussi située au bord de la route merveilleuse, 500 mètres en amont de la précédente, dont la grille est ouverte, mais la porte tôlée obturant la tranchée d'accès est fermée...
Une seconde entrée...
Et ce fut reparti pour la poursuite de l'exploration. Main gauche, un coup à droite, cul de sac tout droit, fil d'Ariane par ci, flèches par là... Le labyrinthe à piliers tournés offrait une étendue aussi gigantesque que compliquée, et les 3 explorateurs s'en rendirent compte très vite... ...au point que l'unique point de repère devînt cette galerie, à la tranchée sur creusée au travers des remblais et de la masse pour laisser s'écouler un ruisseau, mais dont les déchets issus de ce sur creusement encombrait cette dernière au point d'empêcher de la suivre sans danger. Il fallut se résoudre à boucler le tour d'une carrière à l'étendue incertaine, à l'organisation anarchique, ou au demi tour plus sûr, laissant ce goût amer d'inachevé. C'est la solution la plus sûre qui fut retenue. A noter, quelques rares parties éffondrées, et quelques boulonnages réalisés de manière aussi rare. Des vestiaires, bureaux et autres ateliers furent visités près de l'entrée. Impossible de remonter aux origines du cours d'eau souterrain, qui est canalisé dans la carrière. Une source? Une résurgence de la Loire ou de la nappe? Le boiteux reviendra un jour!
Fin d'explo pour les bavards!
Comme avait prévenu Nanard, les autochtones guettent durent leurs lopins de terres, et les explorateurs du jour s'en rendirent vite compte. Heureusement, déjà en mode "touriste", ils trompèrent leurs ennemis laissant croire le retour d'une baignade en Loire, tandis que c'est l'inverse qui allait se produire. Ouf!
Un dernier repérage pour la route!
Encore mouillé de l'eau chaude du fleuve, le boiteux ne put s'empêcher, à la traversée du village suivant, d'aller fureter aux abords d'une aire de stérilisation du fumier de cheval abandonnée.
Bonne pioche!
Encore une bouche des plus prometteuses, dont le bas d'une des portes pliée, permet le passage. (Même le briquetier pourrait s'y faufiler!) Le bureau jouxtant l'entrée laisse deviner l'intense activité de la culture des champignons qui à régnée en ces lieux sous l'égide de "France Champignons". Mais il fallut se résoudre à envisager la visite pour des temps futurs.
Et la route merveilleuse n'en finit pas de livrer entrées de caves et autres troglos tout le long de son parcours...
Conclusion: il n'est évidemment pas possible de tout visiter, et encore moins lors de vacances familiales... Mais ne serait-ce pas là une occasion supplémentaire d'envisager un séjour pour passionnés?
JPL, le 22 Juillet 2013
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